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Publié le 16 novembre 2007
Vacances
sportives: quelques centaines de mètres de dénivelées,
la forme semble au rendez-vous, je me sens prête pour la
récidive. Deux tours de piste seront nécessaires
pour convaincre André et Hubert de m'accompagner... voilà
le trio des Archers en route pour cette course mythique, magique,
exigeante.
La
semaine qui précède, les conditions météorologiques
sont dantesques: il neige à 1800 m, coulée de boue,
affaissement de terrain... vers quelle galère roulons-nous? Le
moral reste au beau fixe, les prévisions sont bonnes pour
dimanche.
Déjà une belle animation à Sierre le
samedi après-midi lorsque nous allons chercher nos dossarts :
grande affluence aux terrasses, un orchestre, quelques échoppes,
une exposition de photos, de récits..., bref, une bonne
imprégnation de l'ambiance course.
Le
soleil est bien présent, le ciel dégagé, vue sur
les sommets de la couronne de Zinal, quelle magie, quel
émerveillement sans cesse renouvelé par de tels
paysages.
Dimanche
9h00. Neuf cents concurrents environ au départ (585m). La
température est fraîche mais le soleil est bien au
rendez-vous. Le premier kilomètre de bitume est avalé
sans difficulté puis nous retrouvons ce fameux chemin qui
grimpe, grimpe, grimpe encore. Certains s'imaginent peut-être
que la vue s'arrête aux mollets du coureur qui précède...
Bien sûr, la pente est raide, le chemin est étroit, au
début en majorité dans les bois mais de temps en temps
les arbres nous laissent entrevoir un paysage extraordinaire.
Premier
ravitaillement – Beauregard (1146m) – la pente se
redresse encore. Je marche, Hubert à mes côtés,
petits chemins de montagne très souples grâce aux
aiguilles de sapin mais parfois entrecoupés de hautes marches
qui cassent le rythme.
Deuxième
ravitaillement – Ponchette (1870m) – la pente se couche
un peu, les jambes sont bonnes, nous trottinons. Les 4000 se montrent
dans toute leur splendeur : le Cervin, le Weisshorn, l'Obergabelorn,
le Zinalrothorn, la Dent Blanche. Le ciel est bien dégagé,
les sommets enneigés, c’est magnifique. Nous traversons
des alpages puis une petite descente vers Chandolin (2000m).
Ravitaillement bienvenu, encouragements de Jean-Benoît, notre
chauffeur. Nous sommes à 50 % de notre effort. Ca monte encore
mais la pente est moins forte. C’est maintenant que l’on
voit ce qu’il reste dans les jambes. Je trottine et dépasse
de nombreux participants qui ne parviennent plus à relancer.
Tignousa
(2180m), le chemin des planètes et le petit pont... où
le photographe n’est pas au rendez-vous cette année.
L’hôtel Weisshorn (2387m) encore une petite côte et
j’arrive enfin au point culminant du parcours (2425m). Le décor
est toujours magnifique, par moment je peux quitter le sol des yeux
et admirer ces montagnes prestigieuses.
Une
traversée horizontale, des passages techniques, cailloux ou
grosses pierres à enjamber, il faut être attentif,
dépasser est très difficile. Malgré les pluies
des jours précédents, le sol n'est pas trop glissant.
Je me sens bien, j’assure mes appuis, je reprends encore
quelques places. Les randonneurs nous encouragent « hop,
hop » ! Je reconnais la prairie, le ruisseau, le
chemin, le tunnel, la route...
500 m,
Jean-Luc est au bord de la route, il a terminé, il
m’encourage. Je suis sur un nuage, des émotions intenses
m’envahissent...
300 m,
j'entends le commentateur à l’arrivée...
200 m,
j'accélère encore, le virage...
100 m,
la ligne... Jean-Benoît... sourire pour la photo et devant moi,
là au bout, les montagnes sont témoins de ma joie, des
sensations fabuleuses, des instants d'émotion intense
difficiles à expliquer... Hubert puis André arrivent à
leur tour.
Douche,
repas, retour en Belgique.
Lundi
7h00, je travaille. J'ai des images dans les yeux, des souvenirs dans
la tête. Quel week-end extraordinaire ! Quelle montagne
magnifique nous avons eu l’occasion d’admirer !
Christiane, André,
Hubert, Jean-Luc